Les croix
L'importante évolution topographique des croix
Loin de conforter l'idée de la pérennité topographique des croix, l'étude du cadastre napoléonien, seul document figuré exhaustif relativement ancien, nous apprend l'importante évolution topographique des croix. Entre 1832 et 2002, seules trois croix n'ont pas été déplacées.
Il s'agit des croix de
- Chabreyras,
- de la Foresterie (qui ont toutes deux été remaniées)
- et de la croix de pierre de l'ancienne entrée d'Echandelys.
On observe que toutes les croix situées en dehors des zones habitées, à la croisée des chemins par exemple, ont toutes été déplacées pour se retrouver à l'entrée, voir même au milieu des habitations.
Les matériaux utilisés sont aussi révélateurs de l'importance des modifications auxquelles les croix ont été soumises. Actuellement seules trois croix de pierre sont présentes dans la commune. Outre la croix déjà citée située à l'ancienne entrée ouest du bourg dont la facture permet de la dater des XVI ou XVIIe siècles, l'autre croix la plus ancienne est actuellement présente dans la partie basse de l'actuel cimetière. La présence d'une croix mentionnée sur la place de l'église au niveau de l'actuelle fontaine, puis du déplacement d'une croix lors du de l'extension de l'actuel cimetière et de la mise en place du monument commémoratif de la Grande Guerre font penser, de même que son ancienneté (XVII ou plutôt XVIIIe siècle), qu'il s'agit de la même croix qui a été déplacée plusieurs fois.
Des croix placée par les habitants
Enfin, la dernière croix de pierre est aisément datable puisqu'il s'agit de la croix de mission érigée en 1866 (délibérations du conseil municipal).
La majorité des croix présentes sur le territoire de la commune correspondent aujourd'hui à des croix en fonte, dont on retrouve les modèles à la fois dans les cimetières environnants sur les vielles tombes et sur les anciens catalogues d'objets funéraires, voire de quincaillerie des usines de fonderie de Saint-Etienne en particulier. Elles ont donc été placées par les habitants eux-mêmes, soit lors de la restauration des cultes après la Révolution, soit lors des multiples Missions de rechristianisation des campagnes du XIXe siècle.
Ces phénomènes témoignent des modifications des mentalités, faisant de la religion un acte beaucoup plus intime, personnel, alors qu'elle était perçue avant la Révolution comme un état diffus, prenant en charge la protection de la totalité du finage paroissial comme en témoignait également la procession des Rogations.
Texte issu de l'Article LES CROIX DE LA COMMUNE D'ECHANDELYS Du XIX au XXIe siècle par David LEJEUNE paru dans les Chroniques Historiques du Livradois-Forez, 2013, éditées par le GRAHLF, rue du Chicot 63600 AMBERT texte consultable à cette adresse.