Sites remarquables
Belvédère de Deux-Frères
Érigé sur la ligne formant le bord du plateau du Livradois, véritable balcon occidental, le belvédère de Deux-Frères occupe l’un des plus hauts sites de la commune d’Echandelys, à quelques 1087 mètres d’altitude.
Occupé par une table d’orientation mise en place en 1972 par le Syndicat Intercommunal de Développement Touristique et Economique du Lvradois, il permet un point de vue sur toute la vallée de la Limagne et les principales formations géographiques de l’Auvergne, depuis le Plomb du Cantal jusqu’à la Chaîne des Puys récemment inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en passant par le massif du Sancy.
Plusieurs tables permettent d’y pique-niquer agréablement et des bancs de bois récemment mis en place incitent à jouir de la vue lors d’une agréable pause.
Forêt domaniale de Bois-Grand
La sédentarisation du peuplement auvergnat s’est progressivement réalisé à partir des sites de vallée (Limagne et vallée de la Dore en ce qui concerne notre zone géographique). Mais le haut pays n’en a pas été pour autant totalement délaissé. Réserve de bois et de gibier, il a été parcouru par des groupes de personnes vivant pour la plupart en marge de la société ou exerçant des métiers spécifiques (charbonniers, fabriquants de poix ...). L’occupation pérenne des sols a alors, dès l’Antiquité tardive puis le Haut moyen âge, été réalisée sous la forme de clairières de défrichement initiales dont Echandelys en est un exemple, et dont la propriété ou le droit d’exploitation ont été concédés de fait lors de l’émergence des grandes familles nobles de la région (l’importance de l’allodialité, c’est-à-dire la pleine propriété sans restriction de jouissance ou devoirs afférents à cette possession, reste d’importance toutefois inconnue). Le reste de l’espace boisé correspond alors au saltus, domaine public, appartenant à la puissance publique représentée par l’empereur ou le roi et concédée aux comtes locaux. Il représente à Echandelys la vaste zone de forêts encore présentes, entourant la commune sur tout son flanc est.
Il s’agit de la forêt de Bois Grand ainsi que ses prolongements correspondant au bois du Marquis au sud et au bois de Mauchet au nord, tous deux détachés progressivement du fisc royal, en particulier par les familles de la Fayette, de Guérines et plus tardivement des Roys en ce qui concerne le bois du Marquis. Le bois de Mauchet quant à lui, s’en est détaché très tôt puisque sous le règne de Lothaire (954-986) un certain Gérard (du consentement de son épouse Ermengarde), cède à l’abbaye de Sauxillanges la forêt confinant les appartenances du bourg de Saint-Eloy-la-Glacière, la voie publique, le ruisseau (le Miodet) et la goutte des voleurs. En témoignent les textes faisant état de multiples conflits entre en particulier les gardes des Eaux et Forêts ainsi que l’adjudicataire du domaine d’Usson, prouvant l’appartenance de la forêt de Bois Grand au domaine d’Usson. Or, ledit domaine est un fief faisant anciennement partie du domaine comtal d’Auvergne, et en dehors de multiples sorties du domaine royal (en particulier liées à des dons en 1466, 1530, 1572) qui reste dans le domaine royal jusqu’en 1724 lorsque les commissaires du roi le vendent avec le fief de Nonette à Yves d’Alègre maréchal de France. On peut donc considérer le grand croissant bois du Marquis, bois de Sagnerade, Bois Grand, bois de Mauchet, bois de Roure et bois de la Rodde comme le territoire initial du fisc, territoire qui n’aura de cesse d’être grignoté et abandonné en fonction des poussées et déprises démographiques. Les habitats périphériques de peuplement, bien visibles sous la forme de clairières de défrichement, ont été soit autorisés par la puissance publique (puis comtale et féodale), soit ont fait l’objet d’une appropriation sauvage d’où naîtront bien des contestations ultérieures. D’autres ont été, à une date inconnue, autorisés comme la mise en place du hameau et tènement de la Foresterie qui porte bien son nom.
Ces appropriations font de la forêt de Bois Grand au VXIIIe siècle non pas ce que nous voyons aujourd’hui, mais plutôt une vaste lande arbustive, semée de taillis avec de rares lambeaux de futaie résineuse. D’une contenance initiale de 2000 hectares, elle en compte alors dix fois moins du fait de l’usurpation des seigneurs des Guérines et de la Fayette à une date mal établie. Aussi, en juillet 1728, est réalisé un bornage dont on peut encore voir certaines bornes en place. Une partie du pâturage de Deux-Frères est alors considérée comme étant usurpée (une borne se voit encore actuellement dans les communaux de ce village). En 1732, la forêt est tellement dégradée que plus de 360 arpents sont aliénés moyennant une redevance au Roi et en 1737, ils sont partagés entre les propriétaires riverains. Pendant toute cette période, court une longue bataille judiciaire, concernant la propriété de la forêt de bois Grand, débutée au XVe siècle et qui trouve sa conclusion par un jugement du 13 messidor an V (1e juillet 1797). Il en ressort deux éléments fondamentaux. Tout d’abord, les familles de Guérines et de la Fayette n’ont possédé la jouissance d’une partie de la forêt que par délégation du pouvoir de la châtellenie d’Usson, pouvoir que l’un des membres de la famille de la Fayette à concédé à la famille des Roys (le premier septembre 1649, Jean de la Fayette nomme François des Roys gouverneur des terres de la Fayette et d’Echandelys). Ensuite, tous les hameaux du pourtour de l’ancienne forêt comtale, de Fiosson à la Foresterie ont des droits d’usage dans la forêt de Bois Grand, témoignant de la relation étroite entre l’origine des deux entités. Plusieurs tentatives de protection et de mise en valeur de la forêt voient le jour jusqu’à la Révolution, mais ce n’est qu’au XIXe siècle que la régénération de celle-ci sera suffisante pour permettre une mise en valeur jardinée, non seulement dans la partie de la forêt domaniale mais également dans le bois du Marquis, sortie récemment de la propriété de la famille des Roys et achetée par un organisme de gestion de Groupements Forestiers. C’est cette pérennité qui a permis de conserver un sous-bois riche, se développant à l’ombre d’arbres centenaires où il fait bon se promener.